ÉCHANGES 404 – Novembre 2021
Écrivons l’histoire sociale du commerce et des services
Ouvrier j’étais, ayant puisé dans une existence souvent fort difficile, dans des privations multiples le désir d’y mettre fin ; salarié j’étais, ayant à subir l’exploitation du patron et souhaitant ardemment d’y échapper.
Mais ces désirs et ces souhaits ne pouvaient se concrétiser en une action continue qu’avec le concours des hommes [et femmes] astreints au même sort que moi. Et j’ai été au syndicat pour y lutter contre le patronat responsable direct de mon asservissement et contre l’État, défenseur naturel, parce que bénéficiaire, du patronat
Victor GRIFFUELHES, Secrétaire général de la CGT (1901-1909)
Pour beaucoup de syndicalistes, les raisons de l’engagement sont toujours fondées sur la même réflexion sur sa propre condition de travailleur, et sur les moyens à mettre en œuvre pour en sortir, lui et ses frères et sœurs de classe.
La mainmise du grand patronat et leurs détenteurs de capitaux sur l’organisation de la société en classes, sur le fonctionnement de l’économie, sur la répartition du travail était alors très puissante.
De nos jours, elle l’est toujours. Elle est même soutenue par une puissance médiatique multiformats qui distille des mantras capitalistes, et amène les travailleurs en perte de repères à dénigrer l’action collective, et à voter contre leurs intérêts.
Pourtant, plus que jamais, c’est seulement en se regroupant au sein de syndicats dans les entreprises que se trouve la seule perspective d’obtenir davantage que le prix qu’un employeur est prêt à consentir pour un travail donné.
Les luttes, bien que peu visibles médiatiquement, sont pourtant bien vivantes. Dans nos branches professionnelles (prévention sécurité, parfumerie, habillage, bricolage, grande distribution, etc…), la situation salariale fait monter la grogne.
La présence de syndicats CGT dans ces enseignes, en lien avec la Fédération et les UD et UL, est un facteur déterminant de la réussite de ces mobilisations, débouchant souvent sur une victoire revendicative.
On voit bien les tergiversations du patronat pour réévaluer les grilles conventionnelles de salaire suite à l’augmentation automatique du Smic de 2,2 % : la tentation est trop grande de proposer une augmentation qui ne rattrape même pas les écarts d’avec le smic, et entre niveaux.
Comme à chaque fois dans l’Histoire, rien ne se fera sans l’intervention des travailleurs. Comme bien des militants avant nous, écrivons-la !