ÉCHANGES 398 – Avril 2021
De la Commune à nos causes communes…
Insurrection majeure de la classe ouvrière, la Commune de Paris, dont c’est le 150ème anniversaire cette année, demeure un héritage emblématique revendiqué par le mouvement syndical, et honni par les classes possédantes.
Adolphe Thiers, arrivé au pouvoir après l’armistice du 28 janvier 1871, permet aux troupes Prussiennes de défiler dans Paris, déménage l’Assemblée à Versailles, supprime la solde des gardes nationaux, dont il tente le 18 mars de faire reprendre les canons rassemblés à Montmartre.
Paris explose de colère : les gardes nationaux font se replier Thiers sur Versailles et le 26 mars, le conseil général de la Commune, 65 élus dont 25 ouvriers, est mis en place. Il proclame la Commune et se déclare gouvernement de la France.
Les Communards, à 80% ouvriers et artisans, développent un programme socialiste et fédéraliste. Ils prennent le drapeau rouge, réorganisent l’économie au profit des travailleurs et instaurent, avant Jules Ferry, l’éducation gratuite, obligatoire et laïque.
Les troupes de Thiers, à plus de 6 soldats contre 1 Communard, réussissent à forcer les barricades le 21 mai 1871, à la Porte de Saint-Cloud, où se trouvent parmi les parisiens Louise Michel, Eugène Varlin et Jules Vallès. Du 22 au 28 mai, au cours de ce qui restera dans l’histoire comme « la semaine sanglante », les troupes de Thiers organisent dans un gigantesque carnage l’anéantissement de ces porteurs d’idées révolutionnaires.
Si l’époque a changé, la violence exercée par la classe possédante contre la classe ouvrière s’exprime toujours, mais différemment : l’économie capitaliste de marché a remplacé les troupes Versaillaises, la privation d’emploi est son fusil chargé.
Pour espérer sortir de ce système qui, en ce moment, détruit des millions d’emplois, privant ainsi de moyens pour vivre ceux qui n’ont que leur force de travail pour subsister, nous n’avons d’autres choix que d’organiser et mener la lutte au quotidien dans les entreprises et dans la rue, d’aller au débat avec les salariés, en diffusant nos idées, et en déconstruisant celles de nos ennemis de classe.
La Fédération, dont l’engagement est reconnu dans le travail de mise en convergence des luttes, qu’elles soient dans nos secteurs d’activités ou non, participera à toute initiative dont l’objectif sera une riposte globale et coordonnée du monde du travail, dans le but de mettre en place une société basée sur la solidarité.