Pass sanitaire, impasse sociale !
Le Pass Sanitaire entre en vigueur le 30 août pour nombre de salariés de nos branches professionnelles. Si notre organisation syndicale est favorable à la vaccination, cela n’empêche pas qu’elle s’oppose au Pass Sanitaire, qui crée un chantage à la continuité de la rémunération et de l’emploi pour y contraindre le travailleur. Et même pour postuler à un emploi, qu’il soit en CDI ou en CDD.
C’est une attaque supplémentaire du Code du Travail, sur les droits de salariés qui ont travaillé, et travailleront demain quelles que soient les conditions. Hier comme aujourd’hui en première ligne, et malgré les difficultés sanitaires, bien souvent précaires.
Les employeurs ont toujours affirmé que les salariés bénéficiaient de la meilleure protection possible et qu’ils pouvaient travailler en toute sécurité ! Pourtant, dans de nombreuses enseignes, les militants CGT ont dû se battre pour obtenir des masques, du gel, des plexiglas pour protéger les salariés de la contamination.
Aujourd’hui, revirement de situation : le Pass Sanitaire devient incontournable. La vaccination induite est donc imposée, comme l’annonce la fin de la prise en charge des tests par la Sécurité Sociale. Si la sécurité sur le lieu de travail est optimale, pourquoi imposer un Pass Sanitaire aux salariés sous peine de suspension de contrat, et in fine de licenciement ? Une contradiction de plus !
Désormais l’accès aux centres commerciaux et surfaces commerciales de plus de 20 000 m2 est soumis à un Pass Sanitaire dans de nombreuses régions selon le taux d’incidence.
Cette décision n’est pas sans conséquences pour les travailleurs des enseignes situées dans ces commerces. C’est un manque de courage politique de la part d’un gouvernement, dont la piètre pédagogie n’a jamais tant assumé sa brutalité. C’est encore le salarié sur lequel on fait peser la menace de perte d’emploi.
Les agents de sécurité se retrouvent encore une fois exposés aux comportements parfois agressifs d’une partie de la clientèle, qui ne comprend pas que les gestes barrières seraient soudainement devenus insuffisants pour accéder aux produits de première nécessité, en inadéquation avec la décision du Conseil Constitutionnel.
Une politique de santé publique et gratuite accessible à toute et tous, de prévention et de soin des maladies, déconnectée des questions de profitabilité, un nombre de soignants adaptés à la population : la situation sanitaire aurait peut-être pu être plus facile à affronter si la santé de toutes et tous était une priorité de chaque instant, et non en réaction à une problématique sanitaire ponctuelle.
Mais nous savons bien que c’est le contraire qui est mis en œuvre et qui s’accélère. Cela n’a fait qu’augmenter la défiance des travailleurs vis-à-vis de la vaccination, et de la médecine en général. Les moyens mis dans ce procédé violent pourraient financer la recherche scientifique et la santé publique, et mieux rémunérer les salariés des secteurs essentiels à la population.
Si la vaccination s’avère un moyen de se protéger mutuellement, celle-ci doit rester consentie. La contrainte est toujours mal vécue, surtout si elle fait l’objet d’un chantage au maintien dans l’emploi !
Notre organisation syndicale dénonce cette liberté laissée aux employeurs de décider d’un licenciement après avoir privé de rémunération les salariés sans pass sanitaire.
La Fédération CGT Commerce et Services réclame la remise en place des CHSCT, et exige la suppression du Pass Sanitaire.