M. le Premier ministre, voilà à quoi servent les aides publiques en France !
M. Barnier vous vous interrogez (enfin !) sur l’utilisation des aides publiques dans notre pays. Nous allons vous éclairer.
Depuis des années, notre organisation syndicale n’a cessé d’alerter les pouvoirs publics sur la distribution généreuse d’aides publiques aux entreprises, sans aucune conditionnalité ni contrepartie.
Pire, les gouvernements précédents et des députés qui aujourd’hui vous soutiennent clament haut et fort que cet argent était dans l’intérêt des entreprises et de leur compétitivité. Or il n’en est rien, puisque tout ce « pognon de dingue » n’a servi qu’à augmenter les dividendes des actionnaires tout en finançant des plans de licenciements.
Les exemples sont malheureusement nombreux. Carrefour, Camaïeu, Célio, Gifi, Tati, Pimkie, etc., et tout récemment Auchan, ont tous un point commun : ils ont bénéficié d’aides publiques et ont licencié des milliers de personnes.
Pour ne prendre que le cas d’Auchan, l’entreprise a touché plus de 500 millions d’euros d’aides publiques, a distribué 1 milliard d’euros de dividendes et annonce aujourd’hui la suppression de 2 492 emplois. Il s’agit ni plus ni moins d’un plan de licenciement stratégique, qui intervient après le rachat de parts de marché (rachat de 89 magasins Casino) et qui ne servira qu’à enrichir les actionnaires du groupe Mulliez.
Votre inaction a permis à ce même groupe, avec son enseigne Leroy Merlin, de verser 1 milliard d’euros de dividendes en 3 ans tout en licenciant cette année 799 personnes.
Carrefour, ce sont également des milliers d’emplois supprimés, des millions d’euros d’aides publiques reçues, et des milliards de dividendes reversés.
Alors oui, monsieur le Premier ministre, il est grand temps de demander des comptes aux entreprises et d’arrêter de financer les plans sociaux avec nos impôts ! Cette hémorragie sociale doit cesser immédiatement !
Si M. Barnier éprouve des difficultés à obtenir des réponses de ces entreprises, notre Fédération CGT Commerce et Services a travaillé sur un projet de loi visant à instaurer la traçabilité de ces aides publiques, leur conditionnalité et ce, dans l’intérêt de l’emploi. Nous le tenons à votre disposition.
M. Barnier, passez des paroles aux actes, ces entreprises doivent rendre des comptes !